Hamedine Kane

En 2023, il a été contacté par une organisation d’expertise juridique pour documenter les répercussions de la pêche internationale sur la communauté des pêcheurs du Sénégal. La pêche artisanale est confrontée à la rivalité écrasante de la pêche industrielle, à la surexploitation des ressources et à la dégradation de l’environnement.

Pour la 36ème Bienal de São Paulo – du 6 septembre 2025 au 11 janvier 2026 – il réitère ce processus de travail : étendre les perspectives de l’autre côté de l’Atlantique afin de questionner les luttes communes qui peuvent exister entre les réalités sénégalaises et Brésiliennes, africaines et sud-américaines. En regardant des problématiques contemporaines qui mettent en jeu tant des urgences environnementales que culturelles, c’est aussi une manière de convoquer des récits et des formes sur les liens historiques qui existent entre l’Afrique, les Caraïbes et les Amériques.

L’objectif est de mélanger le langage visuel qui habite le littoral sénégalais et brésiliens, et de proposer un récit croisé, pour révéler les luttes communes.

Les œuvres présentées :

.  Installation bois et multimédia (le ponton)

En collaboration avec Boris Raux, l’un des membres de The School of Mutants, ils ont conçu un ponton à partir de fragments de bois des pirogues récupérées sur le littoral. Espace ouvert aux visiteurs comme une passerelle invitant à la contemplation, le ponton est parsemé d’objets, bidons d’essence, cordage, ou autres objets trouvés, disposés comme un bataillon, et retravaillés à la main.

. Peintures

Autour de cette installation, il présente des peintures réalisées à partir de matériaux récupérés : portes, volets de fenêtres, bois, pagnes, textiles, gravures sur bois, etc… Ces assemblages hétéroclites affichent des textes écrits, des références aux problématiques environnementales. Ces tableaux-architectures évoquent les habitats et structures précaires que l’on trouve souvent sur le littoral, tant sénégalais que brésiliens, menacés par la montée constante des eaux. Cette composition questionne l’habitabilité du monde en situation de crise, dans des espaces menacés, voire transitoire. Entre témoignages poignants, espace récréatif et prise de position, l’objectif est de révéler la complexité politique, le poids économique et social d’une activité telle que la pêche, considérée comme anodine et inoffensive.

. Performance :

Pour la journée d’ouverture de la biennale, il a réalisé une performance en lien avec l’œuvre Salesman of Revolt, un projet performatif conçu en 2018, à Mumbai en Inde. Il a déambulé dans les espaces d’expositions portant des tours de livres sur la tête, évoquant les vendeurs ambulants de Dakar qui côtoient les espaces publics et les plages. Bien que certains d’entre eux soient analphabètes, les vendeurs-libraires vantent les mérites de ces œuvres poétiques et révolutionnaires importantes, distribuant des décennies d’héritage littéraire et intellectuel comme une forme d’activisme pacifique.
Cette performance était une invitation au public à prendre possession de cette production littéraire et à le diffuser à leur tour…

Comment les ouvrages d’hier peuvent nous aider à faire face à des problématiques contemporaines ?

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Les Ressources : Acte-#2, Hamedine Kane © Natt Fejfar / Fundação Bienal de São Paulo

Les Ressources : Acte-#2, Hamedine Kane © Natt Fejfar / Fundação Bienal de São Paulo

Saliou Seck, performance Salesman of revolt / Le ventre de l’Atlantique, Hamedine Kane © Levi Fanan / Fundação Bienal de São Paulo

Les Ressources : Acte-#2, Hamedine Kane © Natt Fejfar / Fundação Bienal de São Paulo

Hamedine Kane © Levi Fanan / Fundação Bienal de São Paulo